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Les Arawaks et les Caraïbes ont été les premiers à réaliser des productions plastiques rupestres, céramiques, etc. dans l’archipel caribéen. La colonisation provoque la disparition de ces premiers habitants de leur territoire et dans la foulée la réification de leur culture vivante sous forme de reliquat. Commence alors la longue nuit esclavagiste qui plonge la Martinique et ses habitants dans une période de grande déliquescence culturelle pendant des siècles. Mais au cœur de cette société déshumanisée s’invente une passerelle symbolique construite à partir des débris langagiers des protagonistes sous la forme d’une langue : le créole. Hormis les initiatives de quelques individualités natives de la Martinique issues des milieux aisés (familles créoles blanches dites béké ou de la bourgeoisie de couleur) qui se sont formées dans la capitale Parisienne, le développement des arts plastiques ne se réalise de façon notable qu’au seuil de la deuxième guerre mondiale quand des personnalités subversives s’autorisent à une critique progressive de l’académisme et du modèle esthétique transmis par les écoles d’art de l’hexagone.

Paul-Amédée Bailly : né en 1879 à Fontenay-sous-Bois et décédé en 1951, il est le fils de Georges-Marie Fernand Bailly. Il enseigne le dessin au pensionnat colonial, possède un atelier à la rue Schoelcher à Fort de France et expose régulièrement à partir des années 20. Il réalise la couverture du Guide du comité du tourisme en Martinique à l’occasion du tricentenaire du rattachement des Antilles à la France.

Ardachès Baldjian : né en 1907 à Yozgat (Turquie) est d’origine arménienne. Marié à une martiniquaise, il se rendit en Martinique en 1933. Ses œuvres et son travail plastique furent visibles tant en Martinique qu’en Guadeloupe et marquèrent l’espace artistique martiniquais. Il réalise les illustrations d’un ouvrage de luxe, Parfum et saveurs des Antilles, réalisé pour la promotion du tricentenaire de l’attachement des Antilles à la France de 1935. Il fut en contact avec Marie-Thérèse Julien Long Fu, Alexandre Bertrand ou encore René Hibran.

Paul-François Balthazar Molinard : né à en 1861 à Saint-Pierre, il est admis à l’atelier de Jean Léon Gérôme aux Beaux-Arts à Paris. Il poursuit sa vie en France, cependant son œuvre se réfère à sa terre d’origine.

Bertrand Alexandre :  né en 1918 et décédé en 1995, professeur à l’École des arts appliqués à Fort de France, il fut l’élève de Fernand Peux et de Paul Bailly. Il entre à l’Ecole nationale des Beaux-Arts à Paris en 1936, voit sa formation interrompue par la deuxième guerre mondiale, il fréquente plusieurs écoles d’art après la guerre et expose ses œuvres dans la capitale parisienne. De retour en Martinique, il y enseigne mais ses productions artistiques sont diversement accueillies par le public. Il choisit de s’exiler tandis que son œuvre se trouve mieux reconnue dans le monde.

Paule Charpentier : née en 1910 à Fort de France et décédée en 2004. Peintre et professeur de dessin, elle initie les scolaires aux arts plastiques, elle expose ses réalisations à la manifestation du Tricentenaire en 1935 et tient deux galeries en Martinique pendant plusieurs années.

Hector Charpentier : (père de Hector Charpentier, peintre contemporain), né en 1910 et décédé en1983, Enseignant et passionné de peinture. Il expose ses œuvres  dans des galeries privées en Martinique. Dans les années 50, s’opère un tournant chez cet artiste qui entend désormais marier le figuratif et le non figuratif.

Inès de Beaufond : née vers 1850 à Saint-Pierre se forme à Paris et poursuivra sa carrière dans l’hexagone et expose dans des Salons de la capitale ( Lozère Christelle : Le Paris des artistes antillais, 2020).

Joseph Daniel de la Nézière : né en 1873 à Bourges et décédé en 1944, est un peintre et illustrateur français qui fut chargé de missions pour le ministère des Colonies. Il séjourna en Martinique de 1940 à 1943. A son retour en France, il se fit accompagner par son élève Henri Marie-Rose qui après un engagement militaire poursuivit sa formation artistique

Jeanne De laguarigue de Survilliers : née en 1889 à Fort de France et décédée en 1984, peint et dessine, des paysages et des portraits de son entourage. Ses croquis et aquarelles n’auraient pas été l’objet d’une exposition au large public, cependant ses travaux sont présentés dans un ouvrage intitulé Les dessins de Jeanne. Le regard d’une femme béké sur la vie de l’habitation à la Martinique dans les années 20

André Des Fontaines :  né en 1869 en Martinique après avoir été initié par des maîtres de la peinture en France, il s’inscrit dans une école des Beaux-Arts dans la capitale parisienne et poursuivra sa carrière dans l’hexagone

Louis-Marie Désirée-Lucas : né en 1869 à Fort de France, passe son enfance en Bretagne. Devenu adulte, après avoir été reçu comme élève d’artistes reconnus, il est admis à l’école des Beaux-Arts, il se fait connaître à travers ses peintures des représentations des traditions de la Bretagne et parfois d’autres régions de France

Georges-Marie Fernand Bailly : né en 1852 à Trinité, appartient à la bourgeoisie de couleur. Il se forme à l’école des beaux-Arts à Paris. De retour en Martinique dès 1882, il expose à Fort de France ses travaux portant sur des paysages de sa terre natale et des portraits. Il participe à la transmission de l’art pictural en Martinique en tant qu’enseignant.

Pierre Fernand Peux : né en 1883 à Fort de France et décédé en 1956, il se distingue en tant qu’artiste opérant dans un atelier et en tant que professeur de dessin enseignant dans une école de Fort de France. Il contribue à faire école en transmettant son savoir-faire et en faisant naître chez certains de ses élèves des vocations d’artiste.

Anterrion Florimon : né en 1923 et décédé en 2005, il était connu sous le pseudonyme « Ti bouboule », se produisant sur scène en tant qu’humoriste. Ses réalisations toujours figuratives sont considérées comme relevant de l’art naïf. Il a exposé au Canada, en Allemagne et à Sainte-Lucie.

Albert Garcin : informations manquantes.

René Hibran : né en 1912 en Tunisie, suit une formation aux Beaux-Arts de Toulouse puis à Paris. Marié à une martiniquaise, il arrive en Martinique en 1941 et collabore à la vie intellectuelle de Martinique, notamment à travers la revue Tropiques. Il participa à la transmission de l’art pictural, partant de sa formation dans les écoles françaises, à nombre de jeunes Martiniquais.

Raymond Honorien : né en 1920 à Paris et décédé en 1988 est l’animateur principal de l’atelier 45. Il entre à l’école des arts appliqués dès sa création à Fort-de-France. En 1945 avec Tiquant et Mystille, il lance le concept d’atelier 45 qui se pose en rupture avec les productions de l’époque. 1945 est en effet l’année de la première exposition de ce groupe à Fort-de-France. Honorien part en France se former auprès d’artistes dans divers ateliers de maîtres. Il prend la direction du centre municipal des beaux-arts qui est créé en 1966.

Marie-Thérèse Julien Lung Fou : Née en 1909 à Fort de France et décédée en 1981. Ancienne élève de l’École nationale des Beaux-Arts de Paris. Elle est une sculptrice, dessinatrice, et femme de lettres. Elle expose à la manifestation du Tricentenaire en 1935, organisée en mémoire du rattachement des Antilles à la France. A son retour en Martinique, elle entre en contact avec les protagonistes de l’Atelier 45. Mais c’est sa pratique littéraire autour du conte qui a retenu l’attention du public

Hervé Marie-Rose, né en 1922 et décédé en 2010. Initié par Joseph Daniel de la Nézière, il est admis en 1945 à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris et poursuivra une carrière internationale.

Marcel Mystille : né en 1920 à Fort-de-France et décédé en 2008. Technicien de laboratoire, il découvre ses aptitudes dans l’art pictural au contact de Joseph Daniel de la Nézière. Il s’inscrit à l’école des arts appliqués de Fort de France puis abandonne cette formation pour rejoindre le projet alternatif de l’atelier 45. Il continue à peindre et participe à des expositions.

Herminie Sixtain : née en 1898 à Rivière-Pilote, est en contact avec Fernand Peux. Elle assure l’enseignement du dessin, organise des expositions et contribue à la formation d’artiste en Martinique dans la période de l’entre-deux guerres.

Germain Tiquant : né en 1920 à Grand-Rivière (Martinique) et décédé en 2011. En 1943, il s’inscrit en section céramique de l’école des arts appliqués à l’instar de Honorien et de Mystille, il quitte l’école et choisit la section bâtiment de l’enseignement technique. Formé aux métiers de Travaux Publics, il termine sa carrière en qualité d’ingénieur. Il s’adonne à la pratique la peinture et participe à l’élan du groupe de l’atelier 45.